L’enseignement supérieur au Maroc : Quel avenir ?

Dernièrement, une attention particulière a été portée au secteur de l’éducation au Maroc, une attention qui s’est traduite par un certain nombre de réformes profondes entreprises par notre ministère de l’éducation.

Ces réformes, touchant en grande partie l’enseignement supérieur, ont suscité débat ou même polémique pour la plupart, même des situations de crises dans certains domaines à l’instar de la médecine.

En ce contexte, l’avenir de l’enseignement supérieur au Maroc est plus que jamais un sujet d’actualité, un sujet que nous allons traiter à travers cet article.

Etat des lieux de l’enseignement supérieur au Maroc

L’enseignement supérieur au Maroc se voit désormais divisé en un enseignement public faisant face à de nombreux obstacles, lui causant un certain déphasage avec le marché de l’emploi malgré les grands budgets qui lui sont consacrés chaque année, et un enseignement supérieur privé offrant la possibilité à ceux ayant les moyens de poursuivre une formation beaucoup plus qualitative.

Suite à cette situation, le Maroc a vu l’émergence d’un besoin indéniable de mise à niveau du secteur public, un besoin qu’il tentera de combler par un plan de réformes multiples, touchant ses différents domaines.

Cependant, certains pointent du doigt le réel problème comme étant l’insuffisance du budget accordé à l’éducation face à un objectif ambitieux de donner libre accès à l’éducation supérieure pour tous, résultant en des universités qui accueillent cinq fois plus d’étudiants que leur capacité. Un vrai dilemme pour l’état marocain étant donné que cela suppose la mise en place de nouvelles alternatives aux formations académiques !

Où va l’enseignement supérieur au Maroc ?

L’une des décisions les plus critiques prises par le ministère de l’éducation dernièrement fut le passage de l’enseignement public du système LMD (Licence Bac+3 – Master Bac+5 – Doctorat Bac+8) vers un système incluant le Bachelor(Bac+4) dès la rentrée 2020, une décision encouragée d’une part et critiquée d’autre part dont tout le monde attend les retombées.

Un autre axe important qui marque l’enseignement supérieur au Maroc est l’ambition de multiplier le nombre d’établissements ainsi que le nombre d’internats afin de garantir un accès à l’éducation pour tous. Les filières et formations proposées au baccalauréat seront également revues dans le but de limiter l’inadéquation observée entre le lycée et l’enseignement supérieur, ainsi qu’un renforcement de la langue française au niveau de l’enseignement fondamental pour éliminer l’obstacle de langue que rencontrent de nombreux étudiants au supérieur.

D’autres réformes seront également menées au niveau du plan pédagogique pour arriver à assurer un enseignement supérieur public plus qualitatif.

  • De nouvelles filières de formation axées sur les métiers d’avenir ?

Dans le secteur public, il fut décidé l’année dernière de l’ouverture de 27 nouvelles filières dans des domaines divers, et qui seront dispensées en majorité dans des établissements à part, dont :

  • 15 filières de formation professionnelle qui seront prises en charge par l’Office de la Formation Professionnelle et de la Promotion du Travail (OFPPT)
  • 3 nouveaux établissements d’artisanat
  • 1 établissement relatif au secteur agricole
  • 2 établissements de gestion, comprenant des filières relatives au secteur automobile et à celui de l’énergie renouvelable.

De nouvelles formations continues dans le secteur public verront également le jour prochainement dans des filières qui seront définies en fonction des besoins du marché du travail, en addition à la création de nouvelles licences professionnelles.

  • Des programmes à la hauteur de l’avancée technologique et de l’évolution du marché de l’emploi ?

Malgré l’adéquation des nouvelles filières proposées par les établissements d’enseignement supérieur public aux besoins du marché du travail, ces derniers n’intègrent malheureusement pas encore des formations relatives aux nouvelles technologies apparues récemment, des formations présentant pourtant de grandes opportunités d’emploi et carrière.

De l’autre côté, les établissements privés, plus flexibles, n’hésitent pas à saisir cette occasion en proposant de nombreux types de formations en phase avec les dernières innovations technologiques et les nouveaux besoins de l’entreprise, telles des formations en Big Data ou en intelligence artificielle.

En conclusion, le plan de réforme de l’éducation 2015-2030 se montre certes prometteur d’améliorations dans le secteur de l’enseignement supérieur public. Mais ces réformes seront-elles suffisantes pour mettre à niveau le système éducatif public face au grand déphasage qu’on y observe actuellement ?

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