La récente décision du ministère de l’éducation marocain de basculer de la licence vers le bachelor n’a pas manqué de susciter des questionnements quant à la qualité de cette décision. Le bachelor serait-il mieux que la licence ?C’est sur cette question que va se pencher cet article en exposant les principales différences entre les deux formations.
Tout d’abord, toutes les deux sont des formations de premier cycle d’enseignement supérieur sauf que la licence s’étend sur 3 ans et équivaut à un Bac +3, tandis que le bachelor dure 4 années pour un diplôme Bac +4. Toutes deux offrent à l’étudiant la chance de continuer son cursus vers un Bac +5 en Master et donnent un accès au marché du travail autant public que privé.
Cependant, les deux formations présentent plusieurs différences. La plus importante réside dans le nombre de semestres exigés par le cursus. Le bachelor se fait sur 8 semestres, repose beaucoup sur l’expérience professionnelle et prépare l’étudiant à l’immersion dans le marché du travail, tandis que la licence se fait en 6 semestres et se penche sur la théorie, l’esprit d’analyse et de recherche chez l’étudiant.
- Formation professionnelle vs formation fondamentale
En optant pour une licence, on fait le choix de suivre un parcours fondamental visant à inculquer à l’étudiant les connaissances théoriques lui permettant une maîtrise approfondie de son domaine d’études. Il y sera confronté à plusieurs examens visant à assurer sa compréhension de l’ensemble des concepts liés au domaine en question.
Le bachelor, lui, s’inscrit dans le cadre d’un parcours plutôt professionnel qui donne plus d’importance à la pratique et qui offre ainsi à ses étudiants une immersion rapide dans le marché du travail vu qu’il vise à inculquer les connaissances utiles sur le terrain. Ce parcours est essentiel à quelques filières comme la mécanique par exemple et peut aussi être un choix intéressant pour les gestionnaires qui souhaitent acquérir des connaissances précises dans un domaine précis tel la comptabilité.
- Plus d’encadrement vs formation autonome
Le bachelor, de par son caractère plus pratique, a le mérite d’offrir à ses étudiants un encadrement plus rapproché en raison de la multiplicité des travaux qu’il nécessite : projets, travaux de groupe, études de marché, cas pratiques, stages de fin d’année…
La licence, par contre, demande naturellement moins d’encadrement étant donné que son programme est majoritairement composé de cours théoriques. Du coup, l’étudiant a plus d’autonomie dans son apprentissage et sa recherche.
- Bachelor : Une formation à dimension internationale
Dans la majorité des pays du monde, les écoles de commerce proposent des formations en bachelor, ce qui offre à l’étudiant plus de compatibilité et du coup d’opportunités d’échange à l’étranger.
Le bachelor, étant compatible avec la majorité des universités américaines à travers les continents, permet à l’étudiant de s’ouvrir vers des pays à accès assez compliqué comme le Japon par exemple. De plus, l’étudiant pourra, grâce au bachelor, s’aventurer dans des expériences professionnelles hors mer sans avoir peur d’être en déphasage face aux profils internationaux et pourra ainsi facilement s’adapter à son nouvel environnement.
- Bachelor : un profil prêt à intégrer l’entreprise
Etant une formation essentiellement pratique, le bachelor donne à ses étudiants une bonne adaptation au monde de l’entreprise et leur permet d’être opérationnels plus rapidement une fois embauchés.
Cependant, l’acquisition de cette technicité plus poussée se fait au détriment d’une polyvalence plus élevée permise par la poursuite d’une licence fondamentale avant de se spécialiser en master 1 et master 2.
En somme, la poursuite d’un Bachelor au Maroc présente de nombreux avantages au niveau de la technicité et de l’opérationnalité qu’il offre à ses étudiants, tandis que la poursuite d’une licence permet aux étudiants une maitrise plus globale et polyvalente de leur domaine.
Chacune des deux formations est adaptée à un contexte particulier et à un projet professionnel distinct et ce n’est que le temps qui pourra démontrer laquelle de ces deux types de formations convient le mieux à la réalité du marché du travail marocain.