Une fois le Bac en poche, c’est dans une ambiance de célébrations que les futurs étudiants doivent encore faire face au sujet très controversé qui est l’accès en première année d’une grande école. Les modalités et seuils de sélection étant fluctuants selon l’année, cette étape aussi délicate que décisive le devient d’autant plus en ces temps de Covid 19 (depuis Mars 2020), où des changements sociétaux et économiques viennent parfois perturber les choix du cursus chez les nouveaux bacheliers.
- Comment les seuils sont-ils fixés ?
Tout d’abord, il est nécessaire de rappeler que les seuils de sélection définissent la moyenne minimale autorisant un bachelier à accéder à une grande école, sur la base de 75 % de la note de l’examen national et de 25 % de la note de l’examen régional.
Cependant, l’enseignement supérieur au Maroc connait depuis plusieurs années une hausse du nombre de bacheliers annuel, accompagnée d’une stagnation de la capacité d’accueil des établissements. Ces deux facteurs déterminent incontestablement les modalités d’accès aux études supérieures, notamment à travers la réévaluation annuelle des quotas d’accès à ces écoles.
C’est donc après réception et traitement des premières demandes d’admission dès le mois d’avril, que les écoles les transfèrent au Ministère de l’Enseignement Supérieur qui à son tour, et selon les moyennes du Bac de chaque année, se voit calculer des seuils de sélection prenant en compte le nombre de places disponibles.
- Les seuils de sélection des écoles de commerce au Maroc
En tant qu’institutions prisées par un très grand nombre d’étudiants chaque année, les grandes écoles de commerce conditionnent leur accès par un concours obligatoire, suite à une sélection basée sur les notes obtenues aux deux examens de baccalauréat.
A titre d’exemple, le seuil de sélection en 2019 était fixé à la moyenne de 12,55 pour les Sciences Economiques et Sciences de Gestion Comptable. Il est donc impératif aux étudiants visant ce cursus de concentrer tous leurs efforts sur les matières liées à ce domaine comme les maths ou l’économie, optimisant ainsi leur chance d’éligibilité aux concours des écoles de commerce.
- Les seuils de sélection des écoles d’ingénieurs
Les écoles d’ingénieurs connaissent tout autant d’engouement depuis quelques années, imposant un concours ouvert uniquement aux candidats répondant aux conditions d’éligibilité, et qui prennent en compte la moyenne qui se doit d’être supérieure ou égale au seuil de sélection prédéfini.
En 2019, le seuil de sélection était fixé à une moyenne de 12 en Sciences Mathématiques, tandis qu’il l’était à une moyenne de 16,50 en Sciences et Technologie. Toutefois, certaines de ces écoles sont accessibles après l’année du Bac, alors que d’autres ne sont accessibles qu’après obtention d’un Bac+2 ou plus.
Aussi, il est utile de préciser que ces deux orientations (commerce et ingénierie) qui affichent les taux d’employabilité les plus élevés sur le marché, possèdent des champs d’activités communs demandant parfois à l’ingénieur de maîtriser un grand nombre de compétences liées au management.
Mais nous pouvons tout de même les distinguer par les modalités d’admission qui se trouvent être plus spécifiques pour les écoles d’ingénieurs, où un Bac scientifique ou technique s’impose d’office comme seuil de présélection.
- Les écoles accessibles sans seuils de sélection
En effet, quelques grandes écoles de commerce ou d’ingénierie et dont la renommée fait bon écho auprès des employeurs, n’imposent pas pour autant de seuils de sélection aux bacheliers. Il est question ici de juger le candidat sur la base du concours écrit et oral après une minutieuse étude du dossier, laissant ainsi la chance à ceux dont les résultats du bac ont été perturbés par d’éventuels incidents exceptionnels ou erreurs de parcours.
Ces écoles restent aussi le choix n°1 après les écoles publiques ayant une capacité d’accueil limité face au nombre de plus en plus élevé des candidats.
- Les seuils de sélection, quelle nécessité ?
Les seuils de sélection servent d’abord à alléger les demandes d’admissions dans les écoles et universités publiques, en régulant annuellement le nombre de candidats éligibles afin qu’il concorde avec le nombre de places disponibles.
Ils ne sont donc ni gages de crédibilité d’une institution, ni une condition universelle à l’accès aux concours, mais plutôt un modèle communément admis pour assurer une répartition juste et équitable des étudiants sur les différents établissements supérieurs existants.Cependant, les seuils de sélection restent pourtant critiqués du fait qu’ils peuvent se montrer pénalisants pour certains étudiants du fait que leur admission devient conditionnée par leur note de baccalauréat.
En somme, les seuils de sélection restent omniprésents lors des admissions aux écoles publiques malgré la controverse qui les entoure, contrairement aux écoles privées qui privilégient une admission sur étude de dossier et épreuves écrites et/ou orales, laissant ainsi apparaître le vrai potentiel des bacheliers ainsi que l’adéquation de leur profil au parcours choisi et à la carrière visée !