A partir de l’année universitaire 2003-2004, le Maroc a entrepris une réforme de son système universitaire pour opter pour le système LMD encore appliqué jusqu’à ce jour.
Cet article s’intéresse de près à ce système à travers une analyse de ces avantages, de ces inconvénients et de la réalité de son implémentation dans notre pays.
- Qu’est-ce que le système LMD ?
Son nom, LMD, est une abréviation de « licence – master – doctorat ». Ce système consiste en fait en la structuration du cycle universitaire en trois diplômes officiellement reconnus par l’état, à savoir :
- Licence : Trois années d’études fondamentales ou professionnelles (Bac +3) accessibles directement après le baccalauréat et structurées en 6 semestres.
- Master : Deux années d’études, spécialisées ou fondamentales, structurées en 4 semestres et accessibles après la licence à l’issue desquelles l’étudiant est considéré à un niveau Bac +5.
- Doctorat : Un travail de recherche accessible suite à un master et équivalent à un niveau d’études de Bac +8.
Ce système est venu en substitution d’un ancien système composé de 3 cycles de deux ans chacun étant le DEUG, la licence puis un DESA ou DESS suivis d’un doctorat d’état.
- Pourquoi ce système ?
La raison principale qui a poussé le Maroc à adopter ce système est de faciliter la mobilité des étudiants à l’étranger en leur permettant d’obtenir une reconnaissance de leur diplôme à l’international, étant donné qu’une majorité de pays suivaient déjà ce système à l’époque.
Egalement, ce système permettait un alignement entre enseignement public et enseignement privé dans une logique de collaboration entre les deux types d’établissement et permettant donc aux étudiants une mobilité entre public et privé également.
- Limites du système LMD
Malgré les avantages offerts par ce système, il a également montré certaines limites au fil des années. En effet, le premier problème posé fut qu’il y a beaucoup trop de personnes obtenant leur licence en comparaison au nombre très limité de places pour le master public. Une alternative possible à ce problème est de s’orienter vers les établissements privés qui, eux, offrent beaucoup plus de places en master, à condition d’en avoir les moyens.
Cependant, en dépit de ce déséquilibre, les titulaires de licence montrent déjà une grande compatibilité avec le marché du travail et ont la possibilité de se tourner vers le milieu professionnel directement avec un Bac +3.
Ces personnes pourront toujours tenter de repasser le concours du master les années suivantes et même ambitionner à obtenir un doctorat, diplôme très attrayant étant donné ses débouchés professionnels avantageux tels que l’enseignement supérieur ou le métier de chercheur.
- Un système LMD, à moitié ?
En réalité, l’adoption du système LMD par le Maroc ne s’est faite qu’à moitié dans le sens où cette structure comprends également l’adoption d’un système modulaire où l’étudiant aurait la possibilité de composer son année scolaire de modules comme il le souhaite selon un système de crédit, un système qui a été abandonné pour le moment car il s’est avéré trop couteux et difficile à réaliser.
Une adoption du système à moitié ne s’est pas seulement faite de la part de l’état au fait, mais aussi de la part des étudiants vu que beaucoup d’entre eux, même ayant la possibilité, font le choix de s’arrêter à la licence jugeant le master comme un luxe et non une nécessité.
D’autres encore, ne considèrent pas le doctorat comme un investissement rentable voyant le temps et l’effort que nécessite un doctorat comme disproportionnés aux avantages qu’il offre.
Le système LMD serait-il donc réellement adapté à la réalité de notre pays ? Le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique semble ne plus être d’accord.
En effet, le ministère marocain a pris la décision de remplacer la licence par un diplôme de Bachelor, équivalent à un bac +4, qui sera adopté dès Juillet 2020.